La norme ESRS E4 sur la biodiversité a été repensée : plus intelligente, plus simple et plus solide
- Samantha Liu
- 26 août
- 4 min de lecture
Par Mariya Dada
Le 31 juillet 2025, l'EFRAG a publié une version révisée et simplifiée de l'ESRS, incluant une mise à jour majeure de la norme ESRS E4 : Biodiversité et écosystèmes. Cette mise à jour s'inscrit dans le cadre du paquet de simplification omnibus adopté par la Commission européenne en février 2025, visant à alléger la charge réglementaire tout en améliorant la publication d'informations utiles à la prise de décision.

Cette mise à jour ouvre une période de consultation publique jusqu'au 29 septembre 2025, après quoi l'EFRAG soumettra son avis final à la Commission. Son adoption probable début 2026 façonnera le reporting biodiversité au titre de la CSRD pour les années à venir. Examinons ces changements, leurs implications pour la nature et ce que les entreprises devraient faire pour se préparer à l'avenir !
1. Changements structurels dans l'ESRS E4
Les paragraphes ont été fusionnés pour plus de clarté et de concision (par exemple, plusieurs sections d'objectifs sont désormais unifiées sous le §1). Par exemple :
Les informations relatives à la gouvernance, à la stratégie et à l'IRO (impact, risque et opportunité) sont désormais traitées dans la norme ESRS 2 (transversale), réduisant ainsi les doublons entre les différentes normes ESRS. Par exemple :

Toutes les données « divulgation possible »/facultatives ont été transférées vers un document d'orientation illustrative non obligatoire (IGNO) afin de distinguer clairement ce qui est obligatoire de ce qui est encouragé. Par exemple :

Ces changements ont abouti à une norme plus courte et plus simple, axée sur les divulgations de biodiversité à fort impact et utiles à la prise de décision.
2. Principaux changements apportés au contenu de la biodiversité
a. Plan de transition (E4-1) : Auparavant facultatif, il est désormais obligatoire de divulguer si l'entreprise déclarante dispose déjà d'un plan public de transition vers la biodiversité. Ce plan suit la structure du TNFD, c'est-à-dire qu'il doit inclure des objectifs, des jalons, l'alignement des dépenses d'investissement et la gouvernance.
b. Indicateurs spécifiques à la localisation (§20) : La géolocalisation des impacts matériels, des dépendances et des zones sensibles à la biodiversité est désormais essentielle. Cela incite les entreprises à communiquer des données à l'échelle du site plutôt que de se limiter à des données agrégées.
c. Hiérarchie des mesures : les entreprises doivent donner la priorité aux mesures de l'état de la nature, de préférence mesurées directement sur le site, puis aux proxys lorsque la mesure directe n'est pas possible, puis aux modèles basés sur la pression/facteurs d'impact si les données directes ne sont pas disponibles.
d. Intégration aux cadres mondiaux : E4 fait désormais explicitement référence au Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (GBF), à la loi de l'UE sur la restauration de la nature et au TNFD, facilitant ainsi l'harmonisation pour les multinationales.
e. Liens sociaux (S3) : Comprend des références croisées à la norme sociale ESRS S3, garantissant l'alignement avec les droits des autochtones, les communautés locales et les droits de l'homme.
3. Pourquoi ce projet d'exposé-sondage constitue un pas en avant
Ce projet apporte :
Meilleur alignement avec TNFD, GBF, NPI
Des définitions plus claires, par exemple « à proximité de zones sensibles à la biodiversité »
Privilégiez les données de qualité plutôt que les longues listes de contrôle
Moins de doublons entre les normes
Globalement, l'EFRAG a considérablement réduit le nombre de points de données sur la biodiversité : les points de données obligatoires ont diminué d'environ 57 %, tandis que le total des points de données (obligatoires et volontaires) a été réduit de plus de 60 %. La plupart des points de données « abandonnés » étaient déjà facultatifs, ou liés à des effets financiers ou à la résilience. Ils sont désormais intégrés à juste titre dans l'ESRS 2. Le NMIG héberge désormais d'anciens points de données illustratifs sous forme de lignes directrices volontaires, offrant aux entreprises la flexibilité d'adapter leurs informations sans surcharge. Il ne s'agit donc pas d'un recul ni d'un affaiblissement, mais d'une réaffectation stratégique.

4. Ce que les entreprises devraient faire maintenant pour se préparer à l'avenir :
✅ Contrôles de carte et outils de reporting sur la nouvelle structure de paragraphe
✅ Consolider le contenu de la stratégie et de la gouvernance sous ESRS 2
✅ Développer des pipelines de données géolocalisées pour les divulgations de biodiversité au niveau de la localisation
✅ Formaliser ou affiner les plans de transition avec des KPI extractibles, des objectifs et une gouvernance
✅ Tirez parti de NMIG pour enrichir vos rapports sans ajouter de fardeau de conformité
Les entreprises déjà alignées sur la TNFD constateront que cette mise à jour simplifie la production de rapports, et non la complique. À première vue, la norme E4 allégée pourrait ressembler à un affaiblissement réglementaire, mais c'est tout le contraire. La réaffectation des points de données vers ESRS 2 et NMIG, combinée à l'accent mis sur la granularité géographique et l'alignement des séries sur les normes mondiales, renforce la dualité, l'utilité décisionnelle et la responsabilité des rapports sur la biodiversité.
La norme ESRS E4 révisée représente un effort de rationalisation important, passant d'exigences détaillées et prescriptives à une approche davantage fondée sur des principes qui maintient la rigueur tout en améliorant la praticité pour les entreprises qui rendent compte des impacts, des risques et des opportunités sur la biodiversité et les écosystèmes.
En savoir plus sur la façon dont DT Master Carbon peut aider les PME et les entreprises.
Sources :

